En 1946, le gouvernement Gouin accorde aux pères 3 jours de congés de naissance pour accompagner la mère dans les premiers jours de vie de l’enfant. C’est un tout petit premier pas dans l’évolution des mentalités considérant que la parentalité et l’éducation sont uniquement l’affaire des femmes. Il faudra attendre encore près de 50 ans avant que le gouvernement Jospin vote la mise en place d’un congé de paternité de 11 jours calendaires en 2002. Ce congé sera finalement porté à 25 jours calendaires en 2021 par le gouvernement Castex. Selon un rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) en 2018, 70 % des pères prennent ce congé en intégralité depuis sa mise en place en 2002, preuve de sa nécessité. Depuis plus de 20 ans, ce congé a donc permis à de nombreux jeunes pères ou co-parents d’accompagner leur partenaire après l’arrivée d’un enfant, épreuve à la fois psychologique et physiologique. Cela a permis aussi de tisser des liens primordiaux avec son enfant dès ses premiers jours de vie.
Le 24 juin dernier, deux députées ont présenté un rapport parlementaire sur la « pénalité parentale » que subissent les femmes, à savoir : maintenir une performance professionnelle tout en assurant l’essentiel des responsabilités familiales. Cette double pression est aujourd’hui la source de 90 % des inégalités de revenus femmes/hommes. Ce rapport présente 44 recommandations pour contrer cette pénalité, dont une mesure phare : étendre le congé paternité à 16 semaines avec le format 4 semaines après l’accouchement, 4 semaines après le congé maternité et 8 semaines facultatives. Cette mesure permettrait à la fois une meilleure implication des pères et une préservation de la santé physique, mentale des mères ainsi que leur indépendance économique.
En cette année 2025 où la santé mentale est grande cause nationale, ce serait un signal fort envoyé par le gouvernement. La CFDT est bien évidemment favorable à cette évolution agissant à la fois sur l’égalité professionnelle, la préservation de la santé des travailleurs et l’équilibre vie pro/vie perso.
Edito Patrice Premel