Traditionnellement, le mot conclave évoque les portes closes du Vatican d’où, un jour, s’élève une fumée blanche annonçant l’élection d’un nouveau pape. Mais le mot connaît ces jours-ci une autre résonance en France : un conclave s’est ouvert sur l’avenir des retraites, convoquant les partenaires sociaux autour d’une table aussi solennelle que décisive. Derrière ces murs, ce sont des choix de société qui se dessinent — et la CFDT y prend toute sa place.
Participer à ce conclave, pour la CFDT, ce n’est pas s’enfermer dans une pièce pour négocier des ajustements techniques. C’est porter haut une vision claire et assumée : celle d’un système de retraite plus juste, plus lisible, plus protecteur. C’est refuser la fatalité des réformes à répétition, pilotées par l’obsession budgétaire, et plaider pour un pacte social refondé sur la solidarité intergénérationnelle.
Ce mot de conclave porte en lui la promesse d’une issue — une décision, un engagement, une direction. Mais dans le conclave des retraites, la fumée blanche se fait encore attendre. Trop souvent, les débats s’embourbent dans le court terme, ou dans la crainte d’un nouvel affrontement social. La CFDT, quant à elle, assume un rôle constructif, exigeant mais toujours ouvert au dialogue. Elle ne se contente pas d’alerter ou de s’opposer : elle propose, elle argumente, elle construit.
Alors que les regards se tournent aussi vers Rome pour l’élection d’un nouveau pape, peut-être faut-il se rappeler que, dans toute forme de conclave, la clé réside dans la capacité à dépasser les blocages, à rechercher le consensus sans renoncer à ses valeurs. Sur les retraites comme ailleurs, la CFDT ne cédera ni à la posture, ni à la résignation. Elle poursuivra son engagement, sans relâche, pour que l’issue du conclave ne soit pas une simple réforme de plus, mais une avancée sociale durable. En attendant la fumée blanche, la CFDT reste mobilisée, attentive et déterminée.

Edito Elisabeth Linas